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ARRIVÉE EN CARMELIDE.

allèrent par la ville et prirent leur hôtel chez Blaire, un vavasseur riche et prud’homme, dont la femme sage devant Dieu et devant les hommes était appelée Lionelle.

Pendant ce temps, Leodagan mandait tous ceux dont il avait reçu la foi et qui pouvaient armes porter. Il employait l’or et l’argent de ses coffres pour soudoyer des hommes d’armes en dehors de ses terres, si bien qu’on vit arriver devant Caroaise, le jour de l’Ascension, plus de quarante mille hommes ; nombre bien considérable, remarque le romancier, mais, ajoute-t-il sincèrement, au temps du roi Leodagan, le nombre mille répondait assez volontiers à celui de cinq cents d’aujourd’hui.

Peu de jours après l’arrivée des trois rois, une partie de l’ost de Rion, le puissant roi de Danemark et de la Terre aux Pâtres, se présenta devant Caroaise ; aussitôt les citoyens de fermer leurs portes, de s’armer et de se préparer à la défense de leurs murailles. Chacun se pressait à qui mieux mieux vers les remparts, attendant le signal du roi pour sortir de la ville. D’abord les chevaliers de la Table ronde, sous la conduite d’Hervis du Rinel, puis les chevaliers gardiens de Caroaise, sous celle du sénechal de Leodagan, le brave, loyal et malheureux Cleodalis. Tout à coup Merlin écarte les rois et fraye aux chevaliers étrangers un