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FIANÇAILLES DE GENIÈVRE.

pour le combat, un cousin germain de Leodagan, dont les médisances devaient être plus tard si funestes à Genièvre, le jeune Guiomar, entra dans la chambre où les trois rois, Artus, Ban et Bohor, tenaient conseil. Leodagan l’envoyait pour les prier de se rendre près de lui. Ils montent aussitôt, arrivent dans la cour du palais où le roi de Carmelide les prend par la main et les conduit dans une salle haute. Quand ils furent assis : « Vous devez, » leur dit-il, « comprendre combien je vous aime et vous honore ; c’est à vous que je dois la conservation de ma couronne et de ma vie. J’ai donc grand désir de savoir le nom de mes libérateurs : j’ai promis de ne pas le demander ; mais qu’il vous plaise au moins de ne pas tarder à me satisfaire. » En disant ces mots, le roi les regardait humblement ; et, quand il s’aperçoit qu’ils hésitent à répondre en paraissant attendre le conseil de Merlin, les larmes lui montent du cœur aux yeux et lui couvrent le visage ; il ne peut prononcer un seul mot, et se laisse tomber à leurs pieds. Artus s’empresse de le relever, et tous les cinq vont s’asseoir sur le même lit.

Merlin rompit le silence : « Ainsi vous voudriez bien, Sire, savoir qui nous sommes ? Apprenez d’abord ce que nous sommes venus quérir. Vous avez pu voir si ce jeune damoi-