Page:Paris, Paulin - Romans de la Table Ronde, tome 2.djvu/200

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
193
COMBAT D’ARTUS ET DE RION.

elle était enfin passée au roi Rion, qui se vantait de descendre d’Hercule. Artus cette fois ne tua pas son adversaire ; il se contenta de lui enlever Marmiadoise qu’il ne cessa plus de porter. Pour la grande épée du Perron, la fulgurante Escalibur, il en fit don à son neveu Gauvain.

Artus et Rion, comme les héros d’Homère, s’arrêtent de temps en temps pour lier conversation. Le roi de Logres dit qu’il est fils du roi Uter-Pendragon. « Moi, répond son adversaire, je suis le roi Rion d’Irlande la grande, terre qui s’étend jusqu’à la terre des Pastures, que j’aurais égaiement soumise, sans la borne infranchissable de la Laide Semblance que posa Judas Machabée, pour indiquer qu’il avait arrêté là ses conquêtes. Les anciens disent que les aventures merveilleuses du royaume de Logres cesseront dès que la borne sera ôtée. Mais celui qui l’enlèvera doit la précipiter dans le golfe de Septanie, et ne la laisser voir à personne ; car elle donnera à quiconque osera la regarder sa hideuse figure. »

( Cette légende est ici rapportée d’une façon assez obscure : on y voit une étrange confusion entre Judas Machabée, les bornes d’Hercule et la tête de Méduse. Je ne saurais pas dire si la suite des récits justifiera