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LE ROI ARTUS.

grand cerf et de l’homme sauvage ! il n’y eut pas un seul réduit dans les bois, une seule rue dans les villes, une seule place dans les champs qui ne fût visitée, mais en vain : ils ne trouvèrent trace de l’un ni de l’autre. Grisandole pourtant ne se découragea pas. Il resta huit jours dans la forêt voisine de Rome, et le neuvième, comme il venait de prier Notre-Seigneur de le conduire à la retraite de l’homme sauvage, le grand cerf parut, se dressa devant lui et lui dit : « Avenable, ta chasse est insensée ; tu ne trouveras pas celui que tu cherches. Écoute-moi : achète de la chair de porc nouvellement salée, assaisonnée de menu poivre : joins-y lait, miel et pain chaud ; amène avec toi quatre compagnons, de plus un garçon pour retourner la chair devant un feu que tu allumeras dans l’endroit le moins frayé de cette forêt. Là tu dresseras une table, tu y poseras le pain, le lait, le miel puis vous vous tiendrez à l’écart en attendant ce que vous cherchez. »

On comprendra la surprise de Grisandole aux paroles du grand cerf. Comme il y avait dans toute cette aventure quelque chose de merveilleux, il n’hésita pas à faire ce qui lui était indiqué. Il revint à la ville la plus proche, acheta jambon, lait, miel et pain, choisit cinq compagnons et rentra dans la forêt. Ils s’arrê-