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Page:Paris, Paulin - Romans de la Table Ronde, tome 2.djvu/242

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MARIAGE DE GENIÈVRE.

frande fut grande et riche ; le service achevé, on revint au palais, au milieu d’un concours de jongleresses et de ménétriers. La fête dura jusqu’au manger et recommença dès qu’on eut levé les tables.

Une quintaine fut dressée dans la prairie de Caroaise, et les nouveaux adoubés allèrent, à qui mieux mieux, s’y escrimer. Puis on parla de jouter ; d’un côté, la plupart des nouveaux adoubés et les trente-trois compagnons d’Artus, de l’autre, les deux cent cinquante chevaliers de la Table ronde, qui, plus nombreux, se rendirent aisément maîtres du camp. La nouvelle de leur triomphe arrive à Gauvain, demeuré au palais. Il se lève, demande son cheval, passe l’écu à son col et endosse sur sa robe le pourpoint à doubles mailles qu’il avait déjà l’habitude de porter et qu’il porta toute sa vie. En arrivant dans la lice, il se met à tournoyer, lui et les compagnons qui l’avaient suivi au nombre de quatre-vingts. Un tel renfort oblige les chevaliers de la Table ronde à s’arrêter, pour commencer une épreuve plus décisive. Les combattants formaient deux partis à peu près égaux au nombre. Les nouveaux adoubés et les autres chevaliers d’Artus reconnaissaient Gauvain pour leur chef ; dans leurs rangs se trouvaient Yvain le Grand, Gaheriet, Sagremor, Galeschin, Girflet, Lucan, Lanval, Keu le Sé-