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Page:Paris, Paulin - Romans de la Table Ronde, tome 2.djvu/259

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LE ROI ARTUS.

ne trouve un de nous prêt à défendre sa cause un contre un, et qui ne puisse compter sur celui qu’il désignera pour champion. Il l’emmènera aussi loin qu’il voudra, et, si l’on n’en reçoit pas de nouvelles à la fin du mois, chacun de nous ira à sa recherche et emploiera à la quête un an et jour : après ce terme, il reviendra conter les aventures qui lui seront arrivées, bonnes ou mauvaises, sans rien cacher de ce qui sera à son honneur ou à sa confusion. »

Il n’y eut pas assez d’applaudissements et de joie dans toute la cour. Le roi, se levant de nouveau, dit à la reine : « Dame, puisque vous recevez aujourd’hui cet honneur insigne de tant de braves et loyaux chevaliers, il faut que votre pouvoir réponde à ce qu’ils sont en droit d’attendre de vous. Je mets en votre abandon mon trésor, pour le départir ainsi que vous l’entendrez. — Grand merci, mon seigneur, » dit la reine, en se mettant à genoux devant le roi ; « et puisqu’il vous plaît de tant me favoriser, écoutez-moi, beau neveu Gauvain : j’entends retenir quatre clercs qui ne feront autre chose que mettre en écrit les aventures de vous et de vos compagnons ; de façon qu’après votre mort, les prouesses de chacun de vous soient racontées et soient tenues en mémoire par ceux qui viendront après vous.

La volonté de la reine fut suivie, et les compa-