Aller au contenu

Page:Paris, Paulin - Romans de la Table Ronde, tome 2.djvu/263

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
256
LE ROI ARTUS.

non sans frapper du fer tranchant des lances, et la mêlée dévient générale.

Pendant ce temps, Gauvain s’était approché des fossés, en face des fenêtres où le roi se tenait appuyé, avec la reine Genièvre, les rois Ban et Bohor, et nombre de dames et pucelles. Dès qu’Artus l’aperçut : « Beau neveu, » dit-il, « ayez soin de prévenir ou d’empêcher toute apparence de mauvais vouloir entre les jouteurs. – Je puis bien, » dit Gauvain, « répondre de moi, non de la folie des autres. À vous, Sire, d’intervenir si vous apercevez quelque désordre ; pour moi, je ne pourrai voir les miens en mauvais point, sans leur venir en aide. — Je proposerai, » dit le roi Ban, « d’armer une partie de vos gens ; s’il en est besoin, ils sépareront les furieux. » Artus fit armer aussitôt trois mille écuyers et sergents, prêts au service qui leur serait demandé.

On venait à grand’peine de dégager et remonter Sinados et Agravain ; l’acharnement entre les deux partis devenait de moment en moment plus furieux : les chevaliers de la Table ronde poussaient ceux de la Reine et gagnaient sur eux assez d’avantage pour les contraindre à reculer : le roi Loth vint à propos les soutenir[1] ; ce fut aux chevaliers

  1. Le romancier, comme on le verra, va faire intervenir ici Loth et Gauvain à deux reprises ; je pense que