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LE SAINT-GRAAL.

de Logres la grande nouvelle que le Saint-Graal, où Joseph d’Arimathie avait recueilli le sang de Notre-Seigneur, se trouverait, avec la sainte lance dont Jésus-Christ avait été percé, dans la Grande-Bretagne. On ignorait en quel endroit le précieux trésor était caché ; on savait seulement que la faveur de le découvrir et de mettre fin aux temps aventureux était réservée au meilleur chevalier du monde. Cette nouvelle fut répandue par des voix inconnues. Quand les compagnons de la Table ronde apprirent ce qu’on devait attendre du meilleur des chevaliers, ils se mirent en quête, dans l’espérance de rencontrer ce glorieux prédestiné et d’avoir occasion de mettre en relief leur valeur et leur prud’homie. Venait-on à leur parler d’un bon chevalier ? ils s’attachaient à ses traces, ils se mettaient durant an et jour à sa recherche, sans faire une seule nuit de séjour nulle part ; s’ils le trouvaient, ils l’amenaient en cour, éprouvaient sa chevalerie et le recevaient compagnon de la Table ronde. À son retour chacun racontait ce qu’il avait fait et les aventures qu’il avait mises à bonne ou mauvaise fin, sans en rien déguiser. Les quatre clercs de la reine Genièvre mettaient le tout en écrit et de mots en mots ; ainsi les connaissons-nous et la mémoire s’en est-elle gardée.

L’accord fait comme on a vu, entre les