reur. Et, prenant un tronçon de lance, il le fit tomber de toute sa force sur le heaume de Gaheriet. En vain Guirres essaya-t-il de lui enlever ce qui lui restait en main, il n’en continua pas moins à frapper. Gaheriet parait les coups sans user de représailles, et cependant Gauvain revenait de la poursuite des Saisnes. « Qu’est-ce ? » demanda-t-il. — « C’est, » dit le roi Loth, Agravain que l’orgueil rend fou. — Non, jamais, » fait Agravain, je ne pardonnerai à Gaheriet ses paroles insolentes. – Quoi ! si je vous en prie ? » dit Gauvain. — « Vous ou tout autre, peu importe. — Vraiment ! Si vous avez encore le malheur de le toucher, je vous en ferai repentir. — Que je sois maudit, si je me soucie de vos menaces. — Voyons donc ce que vous ferez. » Agravain presse son cheval, court l’épée nue sur Gaheriet, la laisse tomber sur le heaume qu’il écartèle et dont il fait voler des étincelles. Gaheriet continue à tout recevoir sans paraître ému : mais Gauvain tirant du fourreau Escalibor : — « Par l’âme de mon père, tu seras châtié de ton outrecuidance. — Oui, Gauvain, » dit Loth à son tour, ne l’épargne pas, tue ce mauvais garçon ! » Gauvain comprend que son père dit cela moins pour lui que pour être entendu d’Agravain. Il vient à son frère le poing levé, et le frappe du pommeau de son épée sur
Page:Paris, Paulin - Romans de la Table Ronde, tome 2.djvu/294
Apparence