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Page:Paris, Paulin - Romans de la Table Ronde, tome 2.djvu/296

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LES FILS DU ROI LOTH.

blâme. – Faudrait-il donc louer Agravain d’avoir couru sur son frère en présence de notre père ? — Aussi, » dit le roi Loth, peu s’en faut que je ne vous mette à pied et ne vous reprenne, Guirres et Agravain, les armes que vous portez. — Père, dit Guirres, vous ne parlez pas de vous-même : sans mon frère Gauvain, vous ne feriez jamais ce que vous dites. — Dans tous les cas, je recommande à Gauvain, si vous faites le moindre outrage à Gaheriet, de vous châtier comme deux traîtres. Mais enfin, » continua Loth, « que ferons-nous des sommiers conquis ? — Nous ne les pouvons mieux employer, » dit Gauvain, « qu’en les envoyant à Minoras, pour le remercier de son bon accueil. Ils nous seraient ici d’un grand embarras. Nous les lui ferons présenter par le varlet du damoisel que nous avons secouru et par un de nos garçons. » On fit approcher les deux varlets, qui prirent le chemin de la maison de Minoras. Le forestier les reçut à grande joie et remercia le roi d’Orcanie de son généreux souvenir.

La querelle d’Agravain apaisée, les quatre frères demandèrent au damoisel de plus grands détails sur ce qui le regardait. « J’ai à nom, » dit-il, « Éliézer ; mon père est le roi Pelles de Listenois ; mes oncles, le roi Alain de la Terre Foraine et le roi Pellinor de la Forêt Sau-