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LES FILS DU ROI LOTH.

avancé contre eux avec sept mille hommes ; les Saisnes, trois fois plus nombreux, l’avaient repoussé et contraint à reprendre le chemin de la ville. Le roi Loth et ses fils ne purent voir ce tableau de désolation sans lacer les heaumes, pendre les écus à leur cou, monter les destriers, et s’avancer dans la campagne. Le duc Escans, les voyant approcher, fit arrêter ses gens, et la lutte devint moins inégale. Gauvain, ses trois frères, Éliézer et le roi Loth firent les prodiges qui leur étaient ordinaires ; les Saisnes, après avoir vu mourir leurs rois Orient, Brandalus, Dodalis et Moydap, lâchèrent pied et cherchèrent leur salut dans les forêts voisines.

Après cette grande victoire, le duc Escans les conduisit dans la ville de Cambenic et raconta comment il devait son salut et la défaite des Saisnes à la valeur des princes d’Orcanie et du jeune Éliézer de Listenois. On venait de les désarmer quand les deux varlets chargés de conduire les chevaux conquis au forestier Minoras revinrent et rendirent compte de la façon dont le présent avait été reçu. « Comment le font, » dit Gaheriet, les filles de notre hôte ? — Fort bien, » répond Lidonas, elles vous mandent salut à tous. — Ah ! si la pensée d’Agravain leur était connue, elles seraient encore plus reconnaissantes ! » Tous