Aller au contenu

Page:Paris, Paulin - Romans de la Table Ronde, tome 2.djvu/309

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
302
LE ROI ARTUS.

vinrent Yvain, le fils du roi Urien, Keu le sénéchal, et Girflet, le fils de Do de Carduel. Artus, averti par Merlin, les avait envoyés. « Assez ! assez ! » cria Yvain, « moi et mes compagnons nous répondons de ces trois chevaliers, et nous ferons droit à ce que vous réclamerez. »

Sagremor reconnaissant Yvain : « J’y consens volontiers, sire, il n’est rien que pour vous je ne fasse. Les deux autres s’arrêtent également. Yvain, Keu et Girflet descendent et blâment fort les trois chevaliers de la Reine d’avoir jouté contre ceux de la Table ronde. – « Valait-il mieux, » répond Sagremor, « laisser nos chevaux à qui voulait les prendre ? En aurions-nous plus d’honneur ; en lèverions-nous plus haut la tête ? Comment défendront leurs amis ceux qui ne sauront pas se défendre eux-mêmes ? – Si vous aviez demandé les noms, » répliqua messire Yvain, « vous n’auriez pas répondu à leur appel. — Vous savez donc qui ils sont ? — Sans doute ; mieux vaudrait peut-être ne pas vous le dire. Celui que vous avez abattu est Agravadain des Vaux de Galore ; les deux autres sont Manoval et Sinoronde. — Ils ont, » dit Dodinel, « commencé la folie et ils ont trouvé qui l’a continuée. Un fou toujours en rencontre d’autres. — Laissez ces propos, »