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LE ROI ARTUS.

merveilles qui devaient accompagner la quête du Saint-Graal. Les premières lettres disaient :

« C’est le commencement des aventures du pays de Bretagne, par lesquelles sera atterré le lion merveilleux. Elles seront mises à fin par un fils de roi, chaste et le meilleur chevalier du monde. »

Merlin prit les bandes et les posa en croix sur tous les chemins qui devaient être le théâtre des aventures ; elles furent enlevées successivement par les chevaliers destinés à les mettre à fin.

Et, ces belles précautions prises, Merlin était retourné en Gaule ; quelques heures lui avaient suffi pour passer du Northumberland dans la petite Bretagne. Il avait vu Léonce de Paerne et Pharien, défenseurs du pays en l’absence des rois Ban de Benoyc et Bohor de Gannes ; en les avertissant de se préparer à passer la mer avec les forces qu’ils pourraient réunir, il leur avait prescrit de tracer sur leur bannière blanche une croix vermeille. Car c’est à Merlin que les anciennes légendes bretonnes et nos romanciers rapportaient l’origine des enseignes et armoiries. D’ailleurs, Léonce et Pharien pouvaient s’éloigner des royaumes de Gannes et de Benoyc ; le jeune Lambesgue, neveu de Pharien, Banin, le fils de Gracien, et Gorlier, le seigneur de la Hautemore devant suffire, en leur absence à la défense du pays.