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LE ROI ARTUS.

août dans la ville de Kamalot, eux et leurs vavasseurs, leurs femmes ou leurs amies. Tous, après la lecture de ces lettres, se préparèrent à paraître devant le Roi et la Reine de la façon la plus avantageuse. Ils arrivèrent en grand nombre, et la ville n’en eût pas contenu la dixième partie, si bien que la prairie fut couverte de tentes et de pavillons. Tous, chevaliers et écuyers, dames et demoiselles, furent accueillis avec une grâce charmante par Madame Genièvre, qui ne semblait occupée que de chacune d’elles. Elle prodigua les présents d’or et d’argent, les draps, les tissus de soie, tandis que le roi de son côté distribuait les armes et les chevaux. En un mot, il n’y eut personne parmi les invités dont le cœur ne fut rempli d’affection et de bons sentiments pour des princes qui leur faisaient tant d’honneur.

La veille de la mi-août, après les vêpres entendues à l’église de Saint-Étienne, on prépara le festin non pas dans le palais du roi, mais au milieu de la prairie, sur l’herbe verte et fraîche. D’un côté la table des hommes dont le roi faisait les honneurs ; de l’autre côté celle des dames, présidée par la reine Genièvre au milieu des sœurs du roi, les reines d’Orcanie, de Galles et de Garlot ; des reines de Gannes et de Benoyc, des duchesses, comtesses et damoiselles. Il n’y eut pas dans toute la Bretagne