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PARLEMENT DU ROI RION.

hommes et vous tenez de moi vos terres : vous me devez servir à votre pouvoir, envers et contre tous. Je vous demande aujourd’hui de m’aider à venger ma honte ou plutôt la vôtre car les offenses qui s’adressent à moi retombent sur vous. Je vous adjure de vous trouver d’ici à deux mois devant la cité de Caroaise, en Carmelide, afin de tirer bonne vengeance de l’affront que le roi Leodagan nous a fait subir. »

Les rois et barons répondirent tout d’une voix qu’il ne fallait pas les prier, et qu’ils se trouveraient au rendez-vous à l’époque indiquée. Caroaise fut bientôt menacée par une armée innombrable. Cleodalis, le bon sénéchal, avait d’abord couru au-devant d’eux et les avait harcelés pour donner aux habitants des campagnes le temps de conduire en forteresses leur bétail et leurs meubles mais il ne put les empêcher d’assiéger la ville. Le cinquième jour de son arrivée, le roi Rion eut le chagrin d’apprendre la grande victoire remportée par les Bretons à Salisbery, et l’intention du roi Artus de tenir une grande cour à la mi-août dans sa ville de Kamalot. « Laissons-les festoyer, » ce dit-il, « nous aurons le temps de rabattre leur joie quand nous en aurons fini avec Leodagan. Toutefois, si cet Artus venait réclamer sa grâce avant la prise de Caroaise, je sens que