Page:Paris, Paulin - Romans de la Table Ronde, tome 2.djvu/328

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
321
PARLEMENT DU ROI RION.

Iles, qui, dans ce moment, lui dixième de rois, assiège le château de Caroaise en Carmelide. Les rois qui l’accompagnent sont, tous, ses hommes liges ; il les a conquis, il en a pris les barbes avec le cuir. Mon maître te mande de venir à lui, et de consentir à tenir ta couronne de celui qui est vraiment le premier roi de la terre. Voici les lettres qu’il m’a chargé de te remettre. »

Le roi prit les lettres, les remit à l’archevêque Dubricius qui, sur la nouvelle de l’arrivée d’un message, était venu en cour. Le prélat les déplia et les lut ainsi :

« Je, le roi Rion, seigneur et maître de toute la terre d’Occident, fais savoir à tous ceux qui ces lettres verront et entendront que je suis en ce moment campé devant le château de Caroaise, avec neuf rois qui m’ont rendu leurs épées et m’ont livré leur barbe à tout le cuir. De ces barbes j’ai fourré un manteau de satin vermeil auquel il ne manque plus que les attaches. Ce considéré, roi Artus, en raison de ta grande prouesse et de ta renommée, je désire, pour accroître mon honneur et le tien recevoir le don de ta barbe à tout le cuir, pour en faire les attaches de mon manteau. Car j’entends ne m’en revêtir qu’après y avoir cousu ce dernier ornement. Envoie-la moi donc par deux ou trois de tes