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les enfances.

roi s’éclaircit à cette réponse. « Écoutez-moi, Pharien[1] ; vous m’avez rendu votre hommage sans en avoir bonne raison. Je vous requiers de le reprendre ; et si vous refusez, au moins ai-je le droit de vous recommander mes otages. Mais consentez à revenir à moi, et je suis prêt à tenir la promesse que je vous avais faite. — Sire, comment l’entendez-vous ? — Je m’étais engagé à mon vassal, je dois tenir mes engagements à son égard, non à l’égard d’un homme qui n’est plus à moi. Si vous ne voulez pas rester mon homme, et que vous retourniez à Gannes, je ne dois attendre de vous ni bon ni mauvais conseil. Dites seulement à dix des principaux de la ville de venir me parler. »

Pharien rentre dans la ville, et sur-le-champ avertit Léonce de Paerne et neuf des plus hauts barons de se rendre à la litière de Claudas. Le roi, dès qu’il les vit : « Vous êtes, leur dit-il, mes hommes ; si je rendais bonne justice, je ne remettrais pas à la ville l’injure qu’elle me fait. Mais je n’entends pas user envers elle de la dernière rigueur, bien que vous sachiez comme moi que toutes vos défenses seraient inutiles. Pharien est venu me parler de paix ; mais il

  1. Le bon manuscrit 339 présente ici une longue lacune que je remplis à l’aide des nos 754 et 1430, qui n’offrent pas un moins bon texte.