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l’adoubement.

lequel le blanc haubert et les chausses de fer. Après ces valets, deux écuyers également vêtus de blanc, montés sur blancs roncins. L’un portait un écu d’argent, l’autre un heaume éclatant de blancheur. Puis deux autres, l’un tenant un glaive blanc de fer et de bois ; une épée enfermée dans un blanc fourreau retenu par un blanc ceinturon : l’autre conduisant un bel et grand cheval en dextre. Suivaient de nombreux écuyers et sergents, tous vêtus de cottes blanches ; trois blanches demoiselles, les deux fils du roi Bohor, enfin la Dame du lac et son cher Fils de roi, avec lequel elle semblait converser doucement. Elle était vêtue d’un merveilleux samit blanc, avec cotte et manteau fourré d’hermine. Son palefroi blanc, vif et bien dressé, avait un frein de pur argent, le poitrail, les étriers et la selle subtilement ouvragés d’images de dames et de chevaliers ; la blanche sambue traînait jusqu’à terre comme le bas du samit qui enveloppait la dame. En apercevant Artus, elle pressa le pas de sa blanche haquenée, et, s’avançant au premier rang du cortége, elle répondit au salut que le roi lui avait fait d’abord, et après avoir abaissé la guimpe qui couvrait son visage : « Sire, Dieu vous bénisse, comme le meilleur roi du monde ! Je viens de très-loin vous demander un don que vous pourrez m’accorder sans dommage. — Demoiselle, quand il devrait m’en coûter