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lancelot du lac.

aide a la dame de Nohan ; Dieu fasse que vous en retiriez honneur et louange ! »

Pendant que le Beau valet retourne à l’hôtel de monseigneur Yvain, pour faire ses apprêts de voyage, le messager de la dame de Nohan vint prendre congé du roi. « J’envoie à votre dame, lui dit Artus, un bien jeune chevalier, et, s’il eût dépendu de moi, j’aurais fait choix d’un autre mieux éprouvé. Mais il a réclamé cet honneur comme don de premier adoubement, et je n’ai pu refuser. J’ai cependant bon espoir d’avoir remis en vaillantes mains la cause qu’il s’engage à défendre. D’ailleurs, si ma dame craignait l’issue d’un combat trop inégal je serai toujours prêt à lui envoyer un deux ou trois autres chevaliers, quand elle les réclamera. »

Le Beau valet s’armait cependant : « Ah ! monseigneur Yvain ! » s’écria-t-il tout à coup, comme s’il eut oublié quelque chose, « j’ai commis une grande faute. Je n’ai pas pris congé de la reine. — Eh bien ! dit Yvain, il est temps encore de le faire. Allons-y tout de suite. — C’est fort bien dit. Vous, mes écuyers, prenez les devants avec le chevalier en message ; je vous rejoindrai à l’entrée de la forêt. »

Ils reviennent lui et messire Yvain au palais, traversent la chambre du roi, arrivent à celle de la reine. En approchant, le Beau valet se mit