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la douloureuse garde.

vous y serez en pleine sécurité. D’ailleurs je dois vous dire que vous avez été trompés et que je pourrai vous rejoindre aux amis dont on vous a montré la tombe. — Pour les revoir, s’écrie Gauvain, j’irais volontiers au bout du monde. — Suivez-moi donc. »

Ils côtoyèrent pendant quelque temps la rivière d’Hombre et arrivèrent en face d’une île sur laquelle se dressait un château. Une nacelle attachée au rivage les transporta ; le baron inconnu les conduisit dans une tour où des écuyers vinrent les désarmer en leur présentant de belles robes fourrées. On leur proposa ensuite de visiter le château : ils montèrent au solier ou étage supérieur. Tout à coup ils se voient entourés de chevaliers armés de toutes pièces qui les avertissent, en levant les épées, de ne pas résister. Comment se seraient-ils défendus ? ils étaient désarmés. Gauvain se laissa lier les mains ; mais Galegantin le Gallois, moins patient, s’élança sur un des fer-vêtus, le renversa et lui prit son épée. Vingt autres fondent sur lui, le terrassent et lui font de larges blessures. Ainsi tous furent liés et poussés au bas des degrés, jusqu’à l’entrée de la cuisine où le seigneur châtelain hâtait le manger. « Traître ! lui cria Yvain l’avoutre, est-ce l’hôtel que vous nous aviez promis ? — Assurément, répond le châtelain ; n’êtes-vous pas dans une des plus fortes maisons de la Grande-Bretagne ? Je