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la prison douloureuse.

ment. — Ainsi, vous pouvez nous apprendre qui il est ? — J’ai promis de le taire ; je pourrai seulement vous aider à le découvrir. — Moi, je jure de ne m’arrêter qu’après l’avoir trouvé[1]. » Ce vœu fut peu agréable au roi ; car, avant de s’éloigner, Gauvain lui avait rappelé que le prince Galehaut, fils de la Géante et prince des Îles étranges, s’était promis d’obliger bientôt les barons bretons et leur roi lui-même à le reconnaître pour suzerain[2], et qu’il n’y avait pas de temps à perdre pour tenter de l’arrêter sur les marches du Galore. « Ah ! beau neveu, dit le roi, comment songez-vous à nous quitter ? — Sire, je l’ai juré ; et vous devez autant que moi désirer de connaître le nouveau seigneur de céans. Je ne tarderai pas sans doute à vous satisfaire. » Cela dit, ils se séparèrent ; le roi fort inquiet d’un départ qui

  1. Lancelot, lié par les derniers conseils de la Dame du lac, devait cacher son nom aussi longtemps qu’il le pourrait (voy. p. 125). Voilà pourquoi il a évité de paraître désarmé devant la reine, et pourquoi il change d’armes si souvent.
  2. Ici, les derniers compilateurs ayant trouvé dans certaines rédactions le nom du roi d’Outre les marches de Galore, et dans les autres celui de Galehaut, le prince des Îles étranges, ont, pour cela, deux fois mentionné trois assemblées successives ; les premières avec ce roi de Galore, les secondes avec Galehaut. Je n’ai pas cru devoir m’égarer avec eux dans cette voie confuse.