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le chevalier malade.

Comme ils s’éloignaient, Gauvain vit sur la même voie deux écuyers qui portaient une bière. « Leur seigneur, dirent-ils venait d’être tué pour avoir soutenu qu’il aimait moins le navré que celui qui l’avait navré. — Et quelles étaient les armes de celui qui mit à mort votre seigneur ? – Un écu de sinople à la bande blanche de belic ; à le voir, on eût cru qu’il était lui-même assez malade. — Oh ! pensa Gauvain, ce doit être le chevalier que je cherche et qui déferra le chevalier navré à la cour du roi. » Il allait rentrer dans la forêt, quand il remarqua à peu de distance une enceinte de lances formée autour d’un riche pavillon devant lequel était assis Hélain le blond, un des meilleurs chevaliers de la Table ronde. « Soyez le bienvenu, monseigneur Gauvain ! lui dit Hélain en se levant ; où allez-vous ainsi ? — En quête d’un chevalier qu’on porte en litière. — Mais le jour baisse ; vous n’espérez pas le retrouver, une fois la nuit venue : remettez à demain votre quête. » Gauvain y consentit et entra dans le pavillon.

On allait le désarmer, quand on entendit un grand bruit au dehors. C’était la compagnie d’une dame montée sur un palefroi, et chevauchant sous un dais que tenaient quatre chevaliers, pour la garantir des rayons du soleil couchant. Elle portait un manteau d’hermine jeté