Page:Paris, Paulin - Romans de la Table Ronde, tome 3.djvu/198

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
193
le chevalier malade.

endormi, descend, se baisse, lui découvre le visage, et reconnaît en fondant en larmes celui qui l’avait délivrée des poursuites du roi de Northumberland. « Ah ! dit-elle aux écuyers, guérira-t-il ? — Nous le croyons. » Réveillé par le bruit, le malade a beau se détourner, elle lui porte les mains sur le visage et lui couvre de baisers la bouche et les yeux. « Cher seigneur ! disait-elle, ne vous cachez pas, je vous ai reconnu : je vous demande en grâce de consentir à attendre chez moi votre parfaite guérison ; vous n’aurez à craindre aucun indiscret, et nous prendrons de vous tout le soin possible. »

C’était encore, on l’a déjà deviné, la dame de Nohan, que le Chevalier malade ne put se défendre de suivre. La litière se remit en marche ils passèrent devant la Douloureuse garde sans s’y arrêter, et descendirent dans un des châteaux de la dame, qui était à dix lieues de Nohan. Le chevalier y séjourna jusqu’au temps de sa parfaite guérison.

Nous ne suivrons pas Gauvain dans tous les incidents de sa quête ; nous ne dirons pas comment il rencontra le félon Bréhus sans pitié, frère de Brandus ; comment il se défendit de ses mauvais tours et apprit enfin le nom du vainqueur de la Douloureuse garde. Ces aventures multipliées et assez confuses peu-