Page:Paris, Paulin - Romans de la Table Ronde, tome 3.djvu/225

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
219
les assemblées de galore.

demain ; laissez-moi prendre part à l’assemblée, et je promets de rentrer la nuit même en votre prison, s’il me reste assez de force pour y revenir. — Chevalier, je vous l’accorderai volontiers, à une seule condition : vous me direz votre nom. — Hélas ! je ne le puis. — Vous n’irez donc pas à l’assemblée. — Je veux bien prendre l’engagement de vous satisfaire, dès que je le pourrai. — Eh bien, partez dès cette nuit, si vous voulez. — Grand merci, dame. » Et il fut reconduit à la geôle.

Cependant, l’armée des Bretons étant devenue plus forte, Galehaut crut pouvoir, sans en être blâmé, défier tout de bon le roi Artus. Il chargea le Roi-premier conquis (ainsi désigné pour avoir fait son hommage avant les autres) de conduire la première bataille, forte de quarante mille hommes d’armes. Elle occupa le côté de la rivière d’Hombre opposé au camp d’Artus. Avant que les Bretons ne fussent armés, le chevalier de la dame de Malehaut était arrivé, monté sur un grand destrier et couvert d’armes vermeilles que la dame de Malehaut lui avait préparées. Il s’était arrêté en face de la bataille du Roi-premier conquis ; mais, au lieu de regarder devant lui, ses yeux se portaient sur les loges d’une tourelle que le roi Artus avait fait dresser assez près du gué, pour être mieux en état de suivre tous les mouvements de ses hommes.