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la dame de malehaut.

direz qui vous êtes et où s’adressent vos vœux. Si vous désirez que la chose reste secrète, je promets de n’en jamais parler. — Dame, je ne puis le dire, à vous ni à personne au monde. — En vérité ! résignez-vous donc à tenir prison jusqu’à la prochaine assemblée du prince Galehaut contre le roi Artus. Au lieu d’attendre près d’une année, si vous l’aviez voulu, vous seriez libre dès aujourd’hui. Mais je trouverai moyen de savoir ce que vous voulez cacher. — Comment ferez-vous ? — J’irai à la cour du roi Artus, où l’on ne doit pas manquer de le savoir. — Dame, je ne puis vous retenir. »

Elle le renvoya avec de grands signes de ressentiment dont elle était pourtant bien éloignée, chaque jour augmentant au contraire le penchant qui l’entraînait vers lui. Elle fit bientôt ses préparatifs de départ, et, avant de quitter Malehaut, elle dit à sa cousine — « Je m’en vais trouver le roi Artus ; et, bien que j’aie témoigné au chevalier grand dépit de n’avoir pu apprendre son nom, je sens trop que je ne puis le haïr. Je vous prie donc, cousine, d’aller pendant mon absence au-devant de tout ce qu’il pourra désirer : surtout gardez-le, en tout honneur de vous et de lui. » La demoiselle le promit, et la dame de Malehaut se rendit à Londres où séjournait alors le roi Artus, qui l’ac-