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lancelot du lac.

pour vous contenter. — Oh ! si vous le voulez, Galehaut, je le verrai, et aurai de nouvelles raisons de vous aimer. Oui, je désire le voir : est-il rien de plus désirable en effet que la vue et la conversation d’un prud’homme tel que lui ? Faites donc en sorte, cher sire, de nous le ramener, et, s’il est en votre pays, ne tardez pas d’un jour à l’envoyer quérir. »

La reine monta, et Galehaut s’en revint au roi qui lui proposa de faire des deux camps un seul. On convint de ranger les tentes sur les bords de la rivière, de façon à ne laisser entre les hommes de Galehaut et les Bretons que l’intervalle du gué. Puis, Galehaut revint raconter à son ami ce qu’il avait fait, les vœux exprimés par le roi et par Gauvain, la réponse enjouée de la reine, enfin le désir qu’elle avait témoigné de le voir. « J’ai soutenu que je vous croyais retourné dans mon pays ; la reine m’a fait promettre de vous inviter à revenir le plus tôt possible. Que ferez-vous maintenant ? Auriez-vous honte de voir la reine ? »

Le Noir chevalier ému de ce qu’il entendait fut quelque temps sans répondre. Enfin : « Cher sire, dit-il, vous avez tout pouvoir sur moi ; voyez ce qu’il me convient de faire. — Moi, je pense que vous devez répondre au vœu de la reine. — Que ce soit alors le plus secrètement du monde. — Oh ! remettez-vous sur