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lancelot du lac.

« — En vérité j’en ai beaucoup de joie. Mais où allâtes-vous en nous quittant ? — J’allai porter secours à la dame de Nohan, et j’eus à défendre mon droit contre messire Keu, qui était venu dans la même intention.

« — Et alors ne m’avez-vous rien mandé ? — Dame, je vous ai adressé deux demoiselles. — Oui, je m’en souviens. Et quand vous revîntes de Nohan, n’avez-vous pas rencontré quelqu’un se réclamant de moi ? — Dame, oui. Un chevalier gardien d’un gué, me dit de descendre de cheval. Je lui demandai à qui il était ; il me dit : À la reine. — Descendez, descendez, ajouta-t-il. Je lui demandai en quel nom il parlait ; il répondit : En mon seul nom. Alors je remis le pied à l’étrier et joutai contre lui. Ce fut de ma part grand outrage, ma dame, et je vous en crie merci ; prenez-en l’amende, telle que vous la marquerez. — Certes, bel ami, vous n’avez en rien méfait ; c’est à lui que j’en sais mauvais gré, car je ne lui avais pas donné telle charge. Enfin, de là, où allâtes-vous ? — À la Douloureuse garde. — Qui parvint à la conquérir ? — Dame, j’y entrai. — Vous y ai-je vu ? — Dame, oui, plus d’une fois. — En quel endroit ? — Dame, devant la porte : je vous demandai s’il vous plaisait d’entrer ; vous dites que oui. — Oh ! vous paraissiez bien troublé ; car je vous l’ai demandé deux