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lancelot du lac.

vous pensiez à notre honte : nous vous prions, comme notre seigneur lige, de nous apprendre comment nous avons mérité un tel reproche.

« — Je vais vous le dire. Oui, c’est à vous grande honte d’avoir oublié le vœu que vous aviez fait de ne revenir céans qu’après avoir eu nouvelles du preux chevalier aux armes vermeilles qui, plus tard, fit ma paix avec Galehaut. Vous êtes revenus sans lui, et vous n’en savez rien encore. N’est-ce pas là le fait de parjures et de foi-mentis ?

« — Sire roi, répond messire Gauvain avec un calme apparent, vous avez droit ; mais vous seriez à votre tour à blâmer, si vous pouviez supporter dans votre maison des chevaliers parjures et foi-mentis. Vous donc, chevaliers, écoutez-moi. » Et s’avançant près d’une fenêtre d’où l’on découvrait un moutier : « Que Dieu ni les saints ne me protégent, si je rentre dans la maison de monseigneur le roi avant d’avoir trouvé le Chevalier vermeil. Que ceux qui avaient, une première fois, entrepris la même quête, me suivent, si tel est encore leur plaisir ! » Cela dit, il sort : ceux qui l’entendent et l’avaient accompagné dans la quête précédente, s’engagent comme lui à ne pas revenir avant d’avoir recueilli des nouvelles du chevalier. Ils étaient quatorze dans la salle ; les autres étaient dans leurs terres.