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gauvain, le nain et sa nièce.

que le chevalier du Pin avait jetés sur les branches après avoir chassé les chevaux, et broche vers la forêt. Il rejoignit bientôt le cheval d’Yvain qu’il remit sur la trace de son maître en laissant aux deux autres chevaliers le soin de retrouver les leurs.

Il reconnut les éclos[1] du chevalier et du nain : mais la nuit vint, il cessa de les voir, descendit et s’endormit au pied d’un chêne. Le lendemain, au sortir du bois, il trouve dans une prairie belle et riante un riche pavillon tendu. Il approche de l’entrée, et sans descendre avance la tête ; une belle demoiselle était à demi couchée sur un lit somptueux ; sa pucelle passait un peigne d’ivoire incrusté d’or dans ses longs cheveux blonds qui flottaient sur ses épaules[2] ; une autre pucelle lui présentait d’une main un miroir, de l’autre un chapelet de fleurs. Gauvain lui souhaita le bonjour. « Dieu, répond-elle, vous le donne également, si vous n’êtes de ces mauvais garçons qui ont laissé battre le bon che-

  1. Traces marquées par les fers de chevaux. Le mot est à regretter ; Rabelais l’a souvent employé.
  2. Dans la partie inédite du livre d’Artus, cette demoiselle qu’on peigne est parente de Giromelan, et se tient dans une tour où la foule assiége messire Gauvain et la demoiselle à la Harpe. On l’y voit railler également messire Gauvain, mais pour avoir tenu dans ses bras, une nuit entière, la belle Helais, sans lui rien faire.