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hector, le nain et sa nièce.

n’avions eu que ce vil chevalier pour nous défendre ! » Plus loin, devant une chaussée levée entre un marais et un plessis ou parc fermé de murs, le nain, qui chevauchait en avant, distingue trois chevaliers et trois sergents. « Voilà, dit-il, encore des hommes de Segurade : Hector, je vous en prie, défendez-nous. » Hector reprend son écu, son glaive, va au-devant des chevaliers et renverse le premier ; les deux autres saisissent les rênes de son cheval, et les sergents le frappent à coups redoublés. D’un revers d’épée, Hector fait tomber la main qui retenait le frein, et fend la tête du troisième. Les sergents épouvantés reculent, et, quand il les a poursuivis assez loin, il s’arrête attendant ses compagnons, détache son écu, lève son heaume pour s’éventer, et reçoit de nouveau les félicitations du nain.

Ils croisèrent encore, un peu plus avant, un chevalier accompagné de trente sergents, armés, comme les vilains, d’haubergeons, de lances et d’épées. Hector ne soutint pas leur premier choc ; il tomba, mais, bientôt relevé, il parvint à blesser le chevalier en se débarrassant de toute cette piétaille, à la grande satisfaction de Gauvain qui avait arrêté son cheval, et le lui présenta quand il voulut remonter. « Maudite l’heure, dit le nain, où naquit ce mauvais chevalier ! Est-ce en tenant les chevaux, dans votre pays, qu’on acquiert honneur et louange ?