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les deux écus.

rebaise comme elle eût fait de monseigneur Gauvain lui-même s’il eût été là. Le valet se tournant ensuite vers la dame de Roestoc : « Dame, dit-il, monseigneur Helain de Taningue vous salue et vous mande qu’il est enfin chevalier comme vous le désiriez. — Qui l’a armé ? demande la dame. — Monseigneur Gauvain, après avoir combattu Segurade. » À peine la dame eut-elle la force d’écouter le valet, quand il raconta comment messire Gauvain avait échangé ses armes contre celles d’Helain de Taningue, et comment la sœur d’Helain avait su le guérir de ses plaies. La dame eût bien voulu retenir l’écu, mais le valet dit qu’il avait fait serment de le rapporter à son maître et elle n’osa pas insister. Quand elle partit de la cour avec le valet, elle fit si bien que par surprise elle s’empara de cet écu, le même qu’elle avait présenté à messire Gauvain et que celui-ci avait donné à Helain de Taningue. De là des haines et des entreprises dont nous aurons peut-être à parler ailleurs.

En même temps que le valet d’Helain, arrivait à la cour une demoiselle portant un écu suspendu à son cou. Elle dit à la reine : « Madame, la plus sage demoiselle qui vive vous mande salut, et vous fait cet envoi ; elle connaît le secret de toutes vos pensées, et vous avertit de garder cet écu pour guérir la plus