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aventures d’hector.

le mieux armé et j’aurais été blâmé dans toutes les cours d’avoir usé de rigueur envers lui. »

En ce moment, le chevalier revenait complétement armé : « Vous pourriez, lui dit Hector, éviter le combat, en faisant amende honorable à la demoiselle que je conduis. — À d’autres, de perdre l’occasion de me venger d’elle, aussi bien que de celui dont elle était concubine. » Le combat recommence ; Hector lui fait encore mesurer la terre. Pour rendre la lutte égale, il descend et commence l’escrime : l’avantage reste plus longtemps indécis entre eux et la demoiselle, inquiète de l’issue du combat, s’enfuit dans le bois, pour ne pas tomber entre les mains d’un vainqueur détesté. Enfin Hector terrasse son adversaire : il lui arrache le heaume, et il allait lui trancher la tête quand le vaincu lui crie merci. La demoiselle était revenue : « Surtout ne l’épargnez pas ! » criait-elle. — « Votre vie, dit Hector, dépend de cette demoiselle. – Ha ! je suis mort : à quoi me servira de reconnaître que j’ai mépris envers elle, et que son ami ne m’a pas outragé ? Mais, sire chevalier, je n’ai rien fait pour mériter de vous la mort : voici mon épée, contentez-vous de m’avoir outré. — Demoiselle, que voulez-vous que j’en fasse ? — Vengez la mort de mon ami. — Il faut donc vous satisfaire, » et il abattait la ventaille du chevalier, quand la pucelle