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lancelot du lac.

« Dieu, lui dit-elle, vous donne le bon jour ! — Et à vous, douce amie ! — Sire, ne voudrez-vous pas emporter de mes drueries ? Prenez cet anneau, et avec lui mon cœur. Je vous les donne, à condition que vous me les garderez. » Hector sourit, prend l’anneau et le passe à son doigt. C’était là tout ce que pouvait espérer de mieux la demoiselle : car la pierre était de telle vertu que celui qui la portait ne pouvait se défendre d’aimer celle qui la lui avait donnée[1].

Hector ensuite demanda ses armes, ainsi firent messire Yvain et Sagremor. Tous trois prirent congé de la demoiselle, du seigneur châtelain, de Marganor et des autres chevaliers qui les convoyèrent jusqu’au chemin qui conduisait en Norgalles.

XLVI.


Hector, Sagremor et messire Yvain recommandèrent à Dieu les chevaliers de l’Étroite marche et s’en séparèrent à l’entrée d’une an-

  1. Cet épisode prouve une fois de plus que le Lancelot est composé de laisses (ou plutôt de lais) recueillies de diverses parts, sans lien des unes avec les autres. On a vu Hector follement amoureux de la nièce du nain Groadain ; une fois en quête de Gauvain, il n’est plus question de cette nièce, et il se laisse enchaîner sans trop de résistance en d’autres amours.