Page:Paris, Paulin - Romans de la Table Ronde, tome 3.djvu/39

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
34
lancelot du lac.

de les enfermer dans une tour de son palais, sans les séparer de leurs deux maîtres Pharien et Lambegue. « Car, disait-il, on pourrait attenter à leur vie ; il est à propos de les tenir sous bonne garde, jusqu’au jour où nous les armerons chevaliers et les investirons de leur ancien héritage. »


VII.


Ainsi Claudas, redouté de tous ses voisins, tint longtemps en paix les trois royaumes de Bourges, de Gannes et de Benoïc. Il avait un fils âgé de quinze ans, beau de visage, mais violent, orgueilleux et de si mauvais naturel que le roi tardait à le faire chevalier, pour ne pas lui laisser une liberté dont il aurait abusé.

Claudas était le prince du monde le plus outrageux, le plus inquiet et le moins large. Il ne donnait jamais ce qu’il pouvait retenir. De sa personne, il était de grand air, de haute taille le visage gros et noir, les sourcis épais, les yeux enfoncés et très-éloignés l’un de l’autre ; le nez court et retroussé, la barbe rousse, les cheveux entre noir et roux, la bouche large, les dents mal rangées et le cou épais. Des épaules et du tronc, aussi bien formé que possible. C’était un mélange de qualités bonnes et mauvaises. Par