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lancelot du lac.

veuillez me dire qui vous êtes : vous m’avez remis en mémoire un noble prud’homme autrefois mon seigneur. — Quel était ce prud’homme ? — C’était le roi Ban de Benoïc, et ce pays dépendait de sa terre. Il en a été dépouillé et son jeune fils déshérité. — Et qui donc l’en déshérita ? — Un roi voisin nommé Claudas de la Terre déserte. Oh ! si vous êtes le fils du roi Ban, au nom de Dieu, ne me le cachez pas. Vous trouverez en moi le sergent le plus fidèle, le chevalier le plus désireux de vous garder. — Sire, fait Lancelot, fils de roi ne suis-je pas ; cependant il m’arrive souvent d’être ainsi nommé, et je vous aime pour me l’avoir rappelé. » Le vavasseur reprit : « Enfant, qui que vous soyez, vous venez assurément de bonne race. Voyez ces deux lévriers, il n’en est pas de meilleurs au monde. Prenez un des deux, je vous prie. » Lancelot regardant les lévriers : « Je le veux bien et je vous en rends grâces ; mais donnez-moi le meilleur. » Le vavasseur sourit et lui met aux mains la chaîne qui retenait le lévrier. Puis ils se séparèrent en se recommandant à Dieu.

Ne demeura guère que l’enfant rejoignît son maître et trois des compagnons : ils s’étonnèrent de le voir revenir sur un maigre roncin, tenant deux chiens en laisse, l’arc passé au col, le carquois à la ceinture. « Ce cheval n’est pas à