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les enfances.

« Et l’homme en renonçant à l’hommage ne reprend pas encore le droit de frapper son ancien seigneur, à moins qu’il n’en soit le premier frappé. Maintenant, vous, seigneurs et bourgeois, si vous me donnez sûreté que le roi Claudas n’ait rien à craindre de vous tant qu’il sera sous ma garde, je consentirai à le tenir en ma prison ; et, si vous refusez, chacun alors fasse de son mieux ! Mais au moins ne perdrai-je pas mon âme, ni dans ce monde mon honneur, en consentant à la mort sans jugement de celui qui fut mon seigneur lige. »

Pharien s’éloigna afin de leur laisser toute liberté de se conseiller. Les plus jeunes barbes, animées par Lambègue, l’emportèrent en décidant qu’ils ne désarmeraient pas si Claudas ne se rendait sans conditions et sans recours à d’autres juges. Ils le déclarent à Pharien, qui va retrouver aussitôt le roi Claudas : « Sire, défendez-vous le mieux que vous pourrez : ils ne veulent pas entendre raison, ils demandent que vous vous rendiez à eux sans condition. — Et vous, Pharien, que me conseillez-vous ? — De combattre jusqu’à la mort ; le droit les quitte pour venir à vous, et chacun de vos hommes vaudra, croyez-le, deux des leurs. Comme votre homme, je me sépare de ceux qui veulent votre mort : mais, Sire, jurez-moi sur les saints