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les enfances.

conduits dans la grande tour de Gannes par Pharien et douze chevaliers, au nombre desquels se trouvèrent Lambègue et le sire de Hautmur. Comme ils passaient le dernier degré, Lambègue approche du chevalier revêtu des armes de Claudas et lui enfonce son épieu dans la poitrine. Le chevalier, frappé d’un coup mortel, tombe aux pieds de Pharien qui, frémissant d’indignation, prend une hache appendue aux parois de la salle et s’élance sur son neveu. « Comment ! » crie Lambègue, « voulez-vous me tuer pour m’empêcher de punir l’odieux Claudas ? Laissez-moi au moins le temps de l’achever. » Pharien ne répond qu’en laissant tomber sa hache sur lui : malgré l’écu dont se couvre Lambègue, le tranchant traverse le cuir sous la boucle, descend sur le bras gauche, entre dans les chairs jusqu’à l’os de l’épaule. Lambègue tombe couvert de sang, et Pharien montrant une lance et une épée posées sur le râtelier : « Défendez-vous, sire roi ; je suis avec vous contre ces félons ; tant que j’aurai un souffle de vie, ils ne vous toucheront pas. »

Des dix chevaliers qui étaient venus avec Lambègue et Hautmur, nul ne voulut faire mine de les seconder : Pharien d’un second coup de hache eut raison du sire de Hautmur ; il revenait à son neveu, résolu de lui arracher la vie, quand celle qui avait le plus vrai sujet de haïr