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les enfances.

de sa déloyale agression. Ici l’histoire laisse Pharien et les prisonniers, pour revenir aux enfants que la Dame du lac a recueillis.


XIV.


Le bon accueil que les enfants du roi Bohor avaient reçu de la Dame du lac et de Lancelot ne leur avait pas fait oublier Pharien et Lambègue. Ils pleuraient, perdaient leurs couleurs et paraissaient maigrir à vue d’œil. La dame s’en aperçut et voulut savoir ce qu’ils pouvaient désirer ; à toutes les demandes, ils opposaient un silence farouche. Lancelot fut plus heureux il apprit ce qu’ils étaient, ce qu’ils avaient fait, leur séjour dans la tour de Gannes, leur arrivée chez Claudas, le danger auquel ils avaient échappé, grâce à la demoiselle aux deux lévriers ; le grand coup d’épée que Dorin avait reçu, enfin leur inquiétude du sort des deux maîtres. Lancelot sentit en les écoutant qu’il les en aimait plus : comme il avait pris sur eux, sans le vouloir, une grande autorité : « Soyez toujours, » leur dit-il, « ce que vous avez été chez Claudas : fils de roi doit être sans pitié pour ceux qui l’ont dépouillé ; fils de roi doit passer en prouesse tous les autres. »

Pour la Dame du lac, elle jugea qu’il était