mande conseil, en vous invitant à choisir le prud’homme que vous estimerez le plus digne de gouverner ma terre, et de rendre à tous justice sévère et bonne, sans aucun soupçon de convoitise ; car un bailli convoiteus met la terre à destruction. Vous le chercherez parmi les plus riches, pour que je puisse reprendre sur lui les torts qu’il aura pu commettre. Délibérez sur le choix qu’il convient de faire, pendant que je me tiendrai en dehors de la salle
Il sortit avec Lancelot, et les barons commencèrent à échanger de nombreuses paroles. Les uns proposaient le Roi des cent chevaliers, les autres le roi Widehan ; d’autres ne s’accordaient à l’un ni à l’autre, et désignaient le seigneur de Windesors. Enfin un vieillard demanda à parler. C’était le duc Galain de Douves, qui s’était fait porter en litière et qu’on savait le plus sage des hommes. « Ha ! » s’écria-t-il assez haut pour être bien entendu, « comment ne voyez-vous pas, entre vous tous, le bailli que demande mon seigneur ! si j’étais plus jeune et aussi fort que la plupart de ceux qui m’écoutent, votre choix serait bientôt fait ; mais je ne suis plus qu’un demi-homme, et je ne puis que conseiller. Il y a parmi nous un homme entier : c’est le roi Baudemagus. » Il s’arrêta, et tous les barons