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Page:Paris, Paulin - Romans de la Table Ronde, tome 4.djvu/156

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la fausse genièvre.

avais envoyée, il y a trois mois, et les lettres qu’elle vous a remises ont dû vous informer du sujet de ma clameur. Je suis prête à prouver, par le corps du loyal chevalier qui m’accompagne et par tous les barons de ma terre, que je fus injustement déshéritée, et que je suis votre loyale épouse, fille du noble roi Léodagan de Carmelide. »

Ici Galehaut prit la parole : « Sire, nous avons écouté ce qu’a dit cette demoiselle. Maintenant il faut que de sa bouche nous entendions les preuves de la trahison dont elle se dit victime.

« — La trahison ! répond la demoiselle, ne l’a-t-on pas déjà prouvée ? Elle a été tramée contre moi par celle que je vois encore assise auprès du roi, et qui semble même encore vouloir soutenir qu’elle est la véritable épouse.

Alors la reine se lève, et d’une voix calme et assurée : « La trahison, Dieu le sait, n’a jamais été dans ma pensée ; je n’ai rien à faire avec elle et je serai toujours prête à m’en défendre, soit devant la cour de mon seigneur le roi, soit par le corps de l’un de ces chevaliers qui tous me connaissent. »

Alors le roi Baudemagus, chargé par les barons de porter leur parole, fit remarquer que l’accusation était de celles qui pouvaient