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lancelot du lac.

à votre aise et saurez bien lui faire reconnaître votre droit de reine épousée. »

La demoiselle approuva le conseil de Bertolais. Trois chevaliers retournèrent à la cour et demandèrent au nom de leur dame un nouveau répit : « Je veux bien, dit le roi, l’accorder, mais pour la dernière fois ; n’en espérez plus d’autre. » Et comme ils sortaient, voilà qu’un autre chevalier, qui ne semblait pas connaître la demoiselle, demande à parler au roi. « Sire, dit-il, Dieu vous sauve ! Apprenez ce que j’ai vu de mes yeux. Dans la forêt de Caradigan séjourne le plus énorme sanglier dont on ait jamais ouï parler. Il porte la désolation dans tout le pays ; on n’ose plus l’approcher, et si vous n’essayez pas d’en délivrer la contrée, vous ne méritez pas de porter couronne. »

Lancelot était alors assis près du roi. « Entendez-vous ce qu’on m’annonce, Lancelot ?

« — Oui, sire ; heureux qui trouvera le gîte du sanglier et rapportera sa tête ! Il n’est pas un de vos bacheliers qui ne serait heureux de suivre ses traces. — Que ceux-là, dit le roi, les suivent qui le souhaiteront. Pour moi je n’attends personne : Ça ! qu’on me donne mes habits de chasse ! » On lui obéit ; il monte, et avec lui Lancelot, Galehaut, Gauvain, Giflet, Yvain et plusieurs autres. Le chevalier de la