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lancelot du lac.

plus, si bien qu’à l’entrée de la nuit ils revinrent à Caradigan accablés de fatigue et d’inquiétude. La reine qui les attendait leur demanda pourquoi le roi n’était pas avec eux. Mess. Gauvain lui avoua qu’ils l’avaient inutilement cherché. Aussitôt elle soupçonna la trahison et fondit en larmes. On voulait en vain lui persuader qu’il n’y avait rien à craindre pour le roi : « Il a voulu seul, lui disait-on, avoir l’honneur de tuer le porc, pour être en droit de railler ceux qui l’avaient suivi. Demain nous aurons bien du malheur si nous ne parvenons pas à le retrouver. »


LXVII.



Les chevaliers bretons battirent le lendemain la grande forêt dans tous les sens, sans arriver au roi ; mais son cheval étendu mort et percé de coups de lance les avait confirmés dans la pensée que leur seigneur avait subi le même sort, ou pour le moins avait été emmené prisonnier. La ville fut consternée en apprenant le mauvais succès de leurs recherches ; mais qui pourrait exprimer la douleur de la reine, déjà dévorée d’inquiétude depuis la clameur de la demoiselle de Carmelide ? Galehaut essayait de la con-