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jugement de la reine.

à celle que je tenais à droite épouse ; mais je ne le pourrais plus sans péché. Ce n’est pas ici un cas de bataille ; le témoignage des barons de Carmelide suffit pour nous faire connaître la vérité. »

Les barons de Carmelide furent alors réunis en conseil. La reine s’assit d’un côté de la salle, la demoiselle accusatrice de l’autre. Le roi dit : « Vous tous qui siégez comme mes hommes et dont j’ai depuis longtemps reçu les serments, vous allez connaître d’une clameur portée devant moi, laquelle touche à ces deux dames. L’une prétend avoir été justement épousée et couronnée, comme la seule fille de votre seigneur et de la reine sa femme ; l’autre, que je tenais jusqu’à présent pour mon épouse, me soutient qu’elle est en effet ce que la première dit être. Vous devez en savoir la vérité. Jurez donc sur les Saints que vous ne parlerez ni par amour ni par haine, et que vous reconnaîtrez pour reine celle qui l’est véritablement. »

Alors le vieux Bertolais s’avance, tend la main devant les Saints que présente le roi, et jure que si Dieu et les Saints l’aident, la demoiselle qu’il tient par la main est Genièvre, femme du roi Artus, enointe et sacrée comme reine, fille, du roi et de la reine de Carmelide. Après lui jurent, d’abord les hauts