Page:Paris, Paulin - Romans de la Table Ronde, tome 4.djvu/179

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
172
lancelot du lac.

« — Oui, sire.

« — S’il plaît à Dieu, vous ne le ferez pas ; Quoi ! Vous renonceriez à l’honneur auquel tant d’autres aspirent !

« — J’y suis résolu, sire, je n’entends plus être de votre maison.

« — Si vous n’avez égard ni à mes prières ni à celles de tous ces barons, voici ma main, je vous quitte de tous les liens d’homme lige auxquels vous étiez tenu envers moi.

« — Maintenant, sire, en mon nom, en celui de maints chevaliers ici présents, je demande qui a fait le jugement rendu contre l’honneur de ma dame la Reine ?

« — C’est moi, répond vivement le roi, et je ne pense pas qu’il y ait un homme disposé à le trouver sévère : avec plus de raison l’estimerait-on trop doux. Mais pourquoi le demander ?

« — Parce que je déclare parjure et déloyal quiconque a pris part à ce jugement. Et je suis prêt à le montrer contre lui, ou contre la cour tout entière.

« — Écoutez-moi, Lancelot : je n’ai pas oublié vos grands services ; quelque chose que vous disiez, je ne puis vous haïr. C’est pourtant grande audace à vous de fausser mon jugement, et je ne doute pas que vous ne trouviez un champion qui vous en fasse repentir.