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lancelot champion de la reine.

Nones. Guifrey épuisé de sang sentait l’haleine lui manquer ; Lancelot le pressait, le poursuivait le long des barrières, mais ne se hâtait pas de lui donner le coup décisif. L’autre levait encore le bras, mais ne frappait plus. Enfin Lancelot le jette à terre, lui arrache son heaume et levant les yeux vers la tour où Keu se trouvait près de la reine : « Sire Keu, crie-t-il, voici le troisième ; voulez-vous être le quatrième ? » Keu baisse la tête et ne répond rien. Guifrey, se voyant sans défense, s’étend aux pieds de Lancelot. « Preux chevalier, dit-il, je vous crie merci ! — Pas de merci, pour si grande injure ! » Le vaincu fait un dernier effort et retient le bras droit de Lancelot qui, de l’autre, le saisit par le milieu du corps, le renverse de nouveau, pose un genou sur sa poitrine et le frappe du pommeau de son épée sur la ventaille et sur la coiffe du haubert. Les barons et les dames, qui avaient admiré la belle défense du chevalier de Carmelide, prient alors le roi de donner le signal de la fin du combat : « Volontiers, dit Artus ; mais Lancelot est tellement enflammé que mes ordres ne l’arrêteront pas. — Sire, dit Galehaut, il est peut-être un moyen de le fléchir. Allez prier la dame pour laquelle il combat de demander la vie de Guifrey ; Assurément, elle fera ce que vous souhaiterez. — Je le veux bien, car rien ne saurait