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les escrimeurs de pintadol.

que ce château se nomme Pintadol[1], et que nous avons, il y a déjà longtemps, juré de le transmettre à qui pourrait en abattre la mauvaise coutume. Vous l’avez conquis, vous en devenez donc le seigneur. » Le duc voulait refuser, mais tant le prièrent la demoiselle et les chevaliers nouvellement délivrés, qu’il en reçut la féauté. Puis il dit son nom en prenant congé avec la demoiselle et le valet de la dame de Blancastel. Il ne manqua pas de demander ce qui obligeait les quatre félons à s’escrimer comme ils avaient fait : « Vous le saurez, répond la demoiselle, quand vous aurez essayé d’une autre aventure non moins périlleuse et qu’il faudra mener à fin, si vous tenez toujours à celle de la Tour douloureuse. Le voulez-vous ? — Assurément. Continuez, demoiselle, à me conduire. »

Ils arrivèrent vers Nones[2] devant un château de grande et belle apparence, environné de terres en pleine culture. La porte était ouverte, mais les ténèbres qui régnaient dans toutes les rues ne leur permirent pas d’y rien distinguer. Au milieu de la ville était un vaste cimetière dépendant d’une église abandonnée ; seul il était éclairé comme en dehors des murs. « Que veut

  1. Var. Patados.
  2. De trois à six heures du soir.