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ascalon le ténébreux.

a fait quelques pas, il est de nouveau suffoqué par les odeurs infectes répandues autour de lui ; il sent tomber en même temps sur lui une pluie de verges et de pointes aiguës. Son corps fléchit, il plie les genoux, et quand il essaye de se relever, une autre grêle de coups le rejette étendu sans mouvement. Revenu à lui, il fait un nouvel effort, cherche de la main, retrouve la chaîne et se traîne jusqu’à l’entrée du moutier. « Ah preux chevalier ! dit la demoiselle, c’est ainsi que vous nous revenez ! Il ne répond rien, mais il rougit, pâlit et se sent d’ailleurs trop brisé pour essayer une seconde fois de rentrer dans l’église. Avant d’avoir eu le temps d’ôter son heaume, il vomit tout ce qu’il avait dans le corps. Le valet le soutient, l’aide à remonter les degrés de la porte et parvient à grand peine à le remettre en selle. Alors de ce lieu maudit la demoiselle les conduit chez un vavasseur qui les reçoit honorablement. Ils y passèrent la nuit ; le lendemain, Galeschin dont les forces étaient revenues voulut en prenant congé savoir l’histoire des quatre vilains qu’il avait mis à mort avant d’arriver à ce Château des ténèbres. Voici comment la demoiselle contenta sa curiosité.

« L’ancien seigneur de Pintadol avait été retenu prisonnier par son ennemi mortel, et le père des trois frères que vous avez vaincus