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lionel et galehaut.

trouvé à leurs hôtels ni mess. Gauvain, ni mess. Yvain, ni Galeschin, ni Lancelot, il avait interrogé les écuyers qui n’avaient pu dire ce qu’ils étaient devenus. Il s’en inquiétait, quand retournant au palais il aperçut Lionel qui chevauchait rapidement par une voie étroite. Lionel avait veillé la nuit précédente comme nouveau chevalier, et ne devait être armé que le lendemain de la main du roi. Cependant il avait endossé le haubert et l’avait recouvert d’une chappe d’isenbrun, en prenant soin d’abattre le chaperon sur son nez ; si bien que Galehaut le reconnut seulement au cheval qu’il montait. Il le rejoignit et l’atteignit devant un ponceau, comme il allait passer outre ; Galehaut saisit le cheval au frein : « Où allez-vous, Lionel ? » lui dit-il « Sire, de grâce, laissez-moi. — Savez-vous qu’il sied mal de revêtir les armes de chevalier avant de l’être réellement ? le roi Artus ne vous a pas encore ceint l’épée que vous portez. — Sire, je vous en prie, laissez-moi et ne me demandez rien, par la chose que vous aimez le plus au siècle. — Vous me conjurez de façon à me défendre de vous presser davantage, mais au moins ne vous laisserai-je pas aller plus avant. »

En ce moment, Galehaut regarde et voit approcher un écuyer qui portait à son col un écu :