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mess. yvain et galeschin.

cent à regretter de ne pas avoir suivi Lancelot ; toutefois : « Advienne que pourra ! dit le duc, je ne reculerai pas.

« — Nous avons, reprit le nain, une autre entrée peut-être moins dangereuse. » Messire Yvain, dans la crainte de passer pour timide aux yeux de son compagnon, s’en tient à celle-ci ; Galeschin tentera l’autre passage. Pendant que le duc s’éloigne, mess. Yvain dit au nain d’aller faire ouvrir la grande porte. On lève la barre, il passe le bail, et il entend corner du haut de la grande porte. Dix chevaliers armés en gardaient l’entrée, cinq d’un côté, cinq de l’autre ; tous montés sur grands chevaux, le glaive au poing, l’épée ceinte. « Seigneurs chevaliers, leur dit messire Yvain, que doit perdre celui qui resterait en votre pouvoir ? — Rien que la tête. — Et s’il s’ouvre un passage ? — Sire, répond un des dix, le fief que nous tenons nous oblige à garder cette porte ; mais Dieu veuille que nul n’essaye plus de la franchir, comme tant d’autres qui y ont laissé la vie. Si nous vous prenons, vous aurez la tête tranchée ; si vous nous outrez et, après nous, le gardien de la grande tour, le château vous sera rendu avec tous les honneurs qui en dépendent. L’épreuve est, comme vous voyez, assez rude à tenter, plus rude encore à achever.