LXXXIV.
ancelot et les chevaliers du Val sans
retour, en se séparant de Galeschin
et de mess. Yvain, avaient été conduits
par les deux demoiselles jusqu’au défilé appelé le Pas félon. L’ost du roi
Artus s’y trouvait déjà aux prises avec les gens de Karadoc, et sans doute les Bretons n’auraient
pu avancer plus loin, si Lancelot et ses
compagnons n’étaient venus à leur aide et
n’avaient attaqué l’ennemi commun d’un autre
côté. Après avoir encore assez longuement combattu,
Karadoc prévit qu’il ne pouvait emporter
l’avantage et donna le signal de la retraite.
Pour lui, il s’enfonça dans un chemin couvert
et détourné qui devait le ramener à la Tour
douloureuse que les Bretons n’allaient pas
manquer d’assiéger.
Lancelot le vit s’éloigner et brocha des éperons sur ses traces. Il le rejoignit, et quand il fut à portée : « Lâche géant ! lui cria-t-il, n’aurais-tu pas le cœur d’attendre un seul chevalier ? » Karadoc était alors à l’entrée d’un vallon profond ; il se retourne et, n’apercevant qu’un seul adversaire, il s’arrête et l’attend l’épée levée. Bientôt s’échangent entre